Jour 3 : Le diagnostic, à quoi ça sert ? Ce que ça change concrètement

Avoir un diagnostic de TDAH clair, ce n’est pas coller une étiquette. C’est plutôt un point d’appui : cela permet de comprendre son fonctionnement, de sortir du doute et d’accéder à une prise en charge structurée.

Les classifications officielles (la CIM-11 de l’OMS et le DSM-5-TR de l’APA) rappellent que le TDAH est un trouble du neurodéveloppement : c’est-à-dire des différences dans le fonctionnement du cerveau qui apparaissent tôt dans la vie, et qui entraînent des difficultés persistantes d’attention et/ou d’hyperactivité-impulsivité, avec un impact réel sur l’école, le travail ou la vie sociale¹.

Pourquoi poser un diagnostic ?

Lever la culpabilité et le flou. Beaucoup d’adultes ou de parents hésitent entre « je manque de volonté » ou « je devrais mieux m’organiser ». Un diagnostic bien posé change la perspective : ce n’est pas une question de paresse, mais un trouble reconnu. Cela allège la culpabilité et rend plus facile l’adhésion aux aides¹ ².

Relire son histoire. Comprendre que les blocages récurrents (décider, démarrer, tenir, finir, livrer) font partie d’un tableau TDAH permet de relire ses expériences passées autrement, de repérer ses forces (comme l’hyperfocus, la créativité, l’énergie) et de reconstruire des stratégies adaptées¹ ².

Accéder aux soins et aux aides. Le diagnostic est la clé d’entrée vers les dispositifs existants. Selon les recommandations, il repose sur un entretien clinique complet, une reconstitution de l’histoire depuis l’enfance, des informations croisées (famille, école, travail), un examen médical, l’analyse des troubles associés, et parfois des questionnaires validés mais toujours interprétés par des professionnels. Les tests en ligne, seuls, ne suffisent jamais² ⁴.

Concrètement, qu’ouvre le diagnostic ?

Psychoéducation et stratégies de vie

On apprend à mieux comprendre son fonctionnement et à mettre en place des outils : organisation avec un agenda visuel, gestion des tâches une par une, priorisation, sommeil régulier, activité physique, limiter les distracteurs, instaurer des routines. Ces approches sont citées dans les recommandations internationales comme premières étapes essentielles² ³ ⁶.

Aménagements scolaires et professionnels

Le diagnostic justifie des adaptations adaptées au profil de la personne :

  • À l’école ou à l’université : temps supplémentaire, consignes découpées, environnement plus calme, autorisation de bouger discrètement, supports écrits, outils numériques, tutorat… Selon les pays, cela peut s’intégrer à des dispositifs officiels (plans d’accompagnement, reconnaissance de handicap si besoin)⁴.
  • Au travail : ajustements d’horaires, espace calme, règles de communication claires (oral + écrit), réunions plus courtes et structurées, objectifs fractionnés, parfois télétravail partiel. Dans certains cas, la reconnaissance du handicap permet d’obtenir des droits formalisés³ ⁵.

L’idée n’est pas de « normaliser » la personne, mais de réduire l’impact des symptômes pour améliorer la qualité de vie.

Suivi médical et traitements

Le diagnostic ouvre un suivi médical qui comprend :

  • le repérage des troubles associés (anxiété, dépression, troubles du sommeil, troubles “dys”, TSA, addictions…), qui sont fréquents et parfois confondus avec le TDAH² ⁴ ;
  • la possibilité de traitements médicamenteux quand c’est indiqué. Les recommandations conseillent d’ajuster les doses progressivement, en équilibrant bénéfices et effets secondaires, pour atteindre une zone thérapeutique optimale (ni trop, ni trop peu), avec des réévaluations régulières³ ⁷ ;
  • la combinaison raisonnée des approches (psychoéducation, stratégies, thérapies, médicaments si besoin) qui donne les meilleurs résultats² ³ ⁸.

Dans tous les cas, le plan de soins se construit avec la personne (et avec la famille pour les enfants), en priorisant ce qui gêne le plus, et en ajustant régulièrement.

Et chez l’adulte ?

Le TDAH ne disparaît pas toujours à la fin de l’adolescence. Beaucoup d’adultes en conservent une forme, avec des manifestations différentes : moins d’agitation physique, mais plus d’agitation interne, de procrastination, de désorganisation ou d’impulsivité dans les décisions.

Les guides internationaux (NICE, RCPsych) détaillent un parcours adulte avec repérage, évaluation, stratégies cognitives, TCC ciblées et traitements adaptés³ ⁵ ⁶.

Sans diagnostic, le retentissement peut être lourd : carrière instable, fatigue, conflits, estime de soi abîmée. Poser le diagnostic permet d’accéder à des aménagements, à un suivi et à une meilleure connaissance de ses forces comme de ses limites. Les consensus internationaux rappellent que réduire le retard diagnostique diminue la stigmatisation et les complications⁸.

En résumé

Un diagnostic clair :

  • met fin au doute et allège la culpabilité¹ ²,
  • ouvre l’accès à des stratégies et à de la psychoéducation² ³ ⁶,
  • légitime des aménagements scolaires et professionnels⁴ ⁵,
  • structure un suivi médical vers une zone thérapeutique optimale³ ⁷,
  • reste utile à tout âge, y compris chez l’adulte³ ⁵ ⁶ ⁸.

Demain (Jour 4), on voit comment ça se passe pas à pas : de la première consultation à la mise en place des aides(timeline, acteurs, documents utiles), et comment mesurer les progrès pour ajuster le plan d’action.

Pour aller plus loin...

Ce contenu sera repris en détails dans notre accompagnement qui sera présenté lors de notre webinaire du 3 septembre à 19h30, animé par Thierry Hergueta, psychologue clinicien expert des troubles du neurodéveloppement. Il introduira l’accompagnement Cap TDAH, avec des pistes concrètes pour comprendre et avancer (diagnostic, erreurs à éviter, premiers leviers d’action) ainsi qu'une surprise qui vous sera offerte si vous participez au webinaire. Inscrivez‑vous pour ne rien manquer : webinaire.captdah.fr

Article posté le 27.08.2025
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